Les zones

DE CONCENTRATION

Le Sahara Occidental : la région Chwichiya

Dans les déserts chauds, il existe des zones  avec une concentration plus importante de météorites.

Les terrains de ces zones sont certainement très anciens, mais ont été également préservés de l’humidité. Une faible végétation de ces terrains favorise également la découverte des météorites.

Les ``Dense Collection Areas``

Depuis peu, certains endroits du monde sont découpés en zones appelées DCA, ce sont des endroits d’accumulation de météorites. Par exemple, dans la zone de « Al Haggounia », les météorites trouvées et classifiées dans cette zone s’appelleront successivement en fonction de la chronologie de découverte, Al Haggounia 001, 002, 003….

Ce découpage a été réalisé (dès fois de manière artificielle) par la Meteoritical Society qui s’occupe de valider et de référencer les météorites classifiées.
Toutes les météorites répertoriées sont donc classifiées de manières officielles avec un point gps correspondant.

La nomenclature des météorites gagnent en cohérence. En effet avant, des météorites de type NWA, météorites du Sahara dont on ne connait pas l’endroit de provenance exacte, étaient classifiées en NWA alors que l’on connaissait le point GPS.

EXEMPLE NWA 7831

Northwest Africa 7831 (NWA 7831) 27.307°N, 12.083°W
Saguia el Hamra, Western Sahara

Found : 2013 Mars

Classification : HED achondrite (Diogenite)

History : Found buried in the ground near Chouichiyat on March 3, 2013, and excavated by a team of local people.

Physical characteristics : A single large mass (at least 20 kg) composed of yellow-green crystalline material with pale orange weathering products along numerous fractures. Much of the material disintegrated into fragments upon excavation.

δ17O = 1.677, 1.793, 1.810; δ18O = 3.680, 3.879, 3.875; Δ17O = -0.266, -0.255, -0.236 per mil.

Avec la nouvelle nomenclature NWA 7831 s’appellerait Al Haggounia 00X.
Cela permet de savoir quelles météorites ont été découvertes dans la même zone et également de mieux identifier les météorites appariées.

Hasnaa Chennaoui est une marocaine qui se bat pour valoriser le patrimoine scientifique du Maroc dans le domaine des météorites, cela passe par la détermination de la localisation précise des météorites sur le sol marocain. Il faut bien sûr que tout le monde joue le jeu, du chasseur de météorites au négociant.

Ce qui fait la particularité de cette zone de concentration, c’est le nombre d’achondrites trouvées dans un rayon de 6 km2. Les achondrites ne représentent que 8 % des météorites découvertes.

Peut-être que les chondrites ordinaires (riches en métal) ont été détruites par l’action de l’eau qui a circulé dans cette région ? Le fait que le terrain soit sédimentaire permet également de mieux distinguer les achondrites.

Autres zones de concentration

Dans les déserts chauds, au Chili, dans le désert de l’Atacama se trouve la plus grande zone de concentration de météorites au monde.
Le désert de l’Atacama est un des déserts les plus anciens du monde, il a été très aride et stable sur plusieurs millions d’années.
Une zone de concentration appelée San juan DCA, a été étudiée par des scientifiques dans un partenariat avec la France, le Chili, les Etats Unis et le Brésil (dont Jérôme Gattecceca). Dans cette zone, 26 météorites non appariées ont été découvertes, ce qui représente une densité estimée de 10 météorites par km2.

L’âge des météorites a été daté,  au moins la moitié ont moins de 20 000 ans.
Un modèle de flux de météorites entrant sur Terre a été étudié :
83 météorites de plus de 10 g tomberaient par million de km2 par an.
Dans la zone de San Juan, le nombre de météorites trouvées, correspond à une densité de 10 météorites par km2. En 20.000 ans, la densité de météorites devrait être selon les modèles de 1,66 météorite par km2, hors au bout de 20 000 ans elle est de 5 météorites par km2 ce qui ne correspond pas du tout.
Il n’y a donc pas d’explication cohérente pour expliquer une telle concentration.
De plus, si on part du principe qu’il y a plus de météorites dans une zone parce que les terrains sont très anciens, ce qui semble logique, pourquoi ne trouve-t-on pas plus d’achondrites ?
Sur une longue durée, les achondrites sont moins fragiles pour être préservées du temps que les chondrites ordinaires riches en fer.

Il existe une autre DCA au Chili avec une densité en météorites encore plus importante.
Cette zone est la DCA de « El Médano », elle a été étudiée par une équipe scientifique internationale (dont Jérôme Gattacceca), une publication a eu lieu en 2016.
191 météorites ont été découvertes sur une zone de 1,5 km2. En enlevant les météorites appariées, la densité réelle sur le terrain est de 86 météorites par km2. La densité estimée de météorites tombées est encore plus importante, car les achondrites sont difficilement trouvées sur ce type de terrain, et que toutes les météorites n’ont pas pu être trouvées. Un calcul estime en fonction de ces critères la concentration à : 152 météorites au km2. Cela pourrait signifier que le terrain où les météorites ont été découvertes aurait plusieurs millions d’années.

 

Une autre zone d’accumulation importante  au monde se trouve en Antartique, elle s’appelle Yamato.
13.716 météorites ont été découvertes dans cette zone, environ 25 météorites par kilomètres carrés ont été découvertes. Mais cette accumulation est liée à un phénomène de mouvement de glace.

 

D’autres facteurs non prouvés pour expliquer les zones de concentration dans les déserts chauds :
D’après les scientifiques, la répartition des chutes sur Terre se fait de manière homogène. Mais ne peut-on pas imaginer que des pierres seraient concentrées dans l’espace et auraient la même trajectoire d’arrivée sur Terre ?

 

  • Benguerir
    Morocco Official Fall 2004 LL6 25000
    g
  • Bensour
    Morocco Official Fall 2002 LL6 45000 g  
  • Douar Mghila
    Morocco Official Fall 1932 LL6 1161 g  
  • Oued el Hadjar
    Morocco Official Fall 1986 LL6 1215.5 g
    Breja  2010  LL6 16 kg

On peut également rajouter Breja, qui est tombée en 2010 entre la frontière marocaine et algérienne. Sur 9 chutes observées au Maroc en 78 ans, 5 sont des LL6.
Est-ce que toutes ces LL6 ne sont pas issues du même corps parent qui se trouvait dans l’espace ?
Il est possible que le même corps parent  engendre deux chutes  différentes, cela a été prouvé :
En étudiant les gaz nobles dans deux météorites, les scientifiques ont démontré que c
es deux météorites étaient issues du même corps parent :

Il s’agit de Mt Tazerzait, une chondrite L5 tombée au Niger en 1991 et Baskowka L5, tombée en Pologne en 1994.

 

Le site de l’Université de Washington, département de la Terre et des sciences planétaires, présente une carte de localisation de météorites lunaires appariées, et pourtant localisées dans des zones très différentes du Maroc.  
Le site émet l’hypothèse que toutes ces météorites sont issues du même corps parent et que la trajectoire des météorites dans l’espace conduirait à des chutes localisées au Maroc.
Mais après vérification, toutes ces météorites ont été trouvées dans l’Atlas, à Anoual.
Cette carte est donc fausse.


Paired* stones Anoual and Northwest Africa 773, 2700, 2727, 2977, 3160, 3170, 3333, 6950, 7007, 8127, 10656, and 10985

 

Une autre hypothèse
Si l’on avait découvert les météorites de la chute Almahata Sitta, tombées en 2008, 50.000 ans plus tard, n’aurait-on pas pensé que c’est une zone de concentration et non des météorites liées à la même chute ?
Les 660 météorites de la chute de Almahata Sitta ont été classées : Ureilite, H5/6, LL4, EH4/5,EL6, et EL5/6, EL3, EL6, H5, CH, EH3, EL3-6, EL5, EL3/4, L4-5, rumuritite, et bencubinite. Soit au minimum 17 classifications différentes.